Jeudi 28 septembre dernier, le conseil municipal a approuvé la motion suivante de soutien aux bénéficiaires de contrats aidés et aux structures les employant et contre la réduction drastique du nombre de contrats aidés annoncée par le gouvernement :
« Sans concertation préalable, de manière brutale et totalement incompréhensible au regard des derniers chiffres du chômage, le Gouvernement a annoncé à la fin du mois d’août, la diminution drastique du nombre de contrats aidés.
Près de 139 000 contrats ne seront pas reconduits en 2017 et 110 000 de plus en 2018.
A la veille de la rentrée scolaire, les réactions spontanées d’une multitude de communes et associations, sans solution désormais pour assurer le service aux familles, ont montré toute l’importance de ces emplois et des missions qui y sont attachées.
Mais surtout, avec ces emplois aidés, c’est une catastrophe sociale de plus que le gouvernement met en oeuvre, privant sans prévenir plus de 100 000 de nos concitoyens parmi les plus fragiles, de leur emploi. Un plan social sans précédent en quelques sortes !
Pire, il rompt la confiance en l’avenir que des personnes qui avaient difficilement retrouvé le
chemin de l’emploi commençaient à nourrir. Et c’est l’Etat qui les prive ainsi de tout projet… La raison invoquée : faire des économies en limitant au maximum le recours à un dispositif qui n’aurait pas fait la preuve de son efficacité. Pourtant, cette efficacité est belle est bien démontrée si l’on considère les plus de 30 % de bénéficiaires, initialement très éloignées de l’emploi, qui retrouvent un poste durable à l’issue de la période aidée. Mais il faut pour cela que les employeurs jouent le jeu, en accompagnant l’emploi d’un vrai tutorat et d’une formation. C’est cela que l’Etat doit contrôler au lieu de consacrer l’exclusion de dizaines de milliers de nos concitoyens et de les renvoyer vers les minimas sociaux.
Cette décision porte aussi un coup sévère à un pan entier de notre économie pourtant très porteur, à savoir, l’économie solidaire. Qui, demain, pour assurer ces missions d’utilité publique mais non rentables ? Comment les communes pourraient-elles prendre le relais alors que dans le même temps, leurs dotations sont gravement amputées ?
Totalement désorganisées par cette décision, nombreuses sont les associations dont c’est la survie même qui est en question.
Pour l’ensemble de ces raisons, les élus du Conseil Municipal de Joeuf s’opposent à la décision gouvernementale de réduction du nombre de contrats aidés.
Considérant les plus de 8,8 millions d’entre-nous qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et la progression constante de ce chiffre, ils insistent sur l’inutilité de cette mesure qui, loin de permettre les économies escomptées, risque au contraire de faire exploser le chômage en France, en même temps qu’elle prive les plus éloignés de l’emploi de solutions de sortie.
L’Etat doit jouer pleinement son rôle de garant de la cohésion sociale. Briser le cercle vicieux du chômage y contribue grandement. »
Le coût moyen d’un emploi aidé est de 11 000 € alors que le coût moyen d’un emploi créé par le CICE est de 286 000 €. Avec ces 2 chiffres, tout est dit. M. le Maire a indiqué au Préfet que s’il fallait supprimer un dispositif onéreux et peu créateur d’emploi, ce devrait être le CICE. Evidemment, de très grandes entreprises en bénéficient… cherchez l’erreur !
Il regrette également qu’en même temps qu’il supprime l’impôt sur les boursicoteurs et les achats de luxe, l’Etat massacre les emplois aidés.