La crise provoquée par le coronavirus, et le confinement, nécessaire pour lutter contre la propagation de la maladie et pour protéger notre population, interdit tout rassemblement ; en tout cas, c’est la volonté du Maire. Il y a pourtant certains événements qui méritent d’être commémorer, même si les moyens et l’organisation sont limités, et la situation difficile. L’hommage rendu aux victimes de la déportation est de ceux-ci, incontestablement.
C’est pourquoi le Maire de Joeuf a malgré tout décidé de marquer la journée du 26 avril, et d’être présent devant le Monument aux Morts, accompagné du Président des Anciens Combattants (UNC).
C’était il y a 75 ans. La libération des camps nazis révéla, à la face du monde, une horreur telle que personne ne pouvait l’imaginer. Les images tournées par les soldats Alliés allèrent imprégner en profondeur la conscience des peuples, en dévoilant des survivants aux corps si décharnés et aux regards si vides que l’on ne pouvait s’empêcher de se demander s’ils étaient encore, et réellement, humains et vivants. Les pellicules donnèrent également à voir les pires outils de mort que l’homme puisse inventer : des charniers géants, les chambres à gaz et les fours crématoires…
Au total, plus de 6 millions personnes – hommes et femmes de tous âges, Juifs, Tziganes, homosexuels, opposants et déportés politiques, résistants – furent victimes de la plus grande entreprise d’extermination de tous les temps. Une centaine de Joviciens furent déportés ; un grand nombre d’entre eux ne sont pas revenus.
Les camps de concentration et d’extermination marquent indubitablement le point d’orgue de la barbarie et de l’implacable machine génocidaire nazies.
Des crises importantes, notre période contemporaine en connait un certain nombre. Les tentatives de repli identitaire, les expressions stigmatisantes de haines gratuites et xénophobes, l’instrumentalisation des peurs, les escroqueries politiques existent, aujourd’hui, tout autour de nous. Elles démontrent que les leçons du passé ne sont jamais retenues une fois pour toutes. Il nous faut toujours être vigilant et pédagogue, car ce n’est que dans la coopération et en fraternité que peut se dessiner un avenir plus juste et plus heureux.
Si l’épidémie sanitaire que nous vivons actuellement n’a pas permis la réunion et l’hommage qui s’imposent, il est indispensable, néanmoins, de s’incliner face au destin tragique de toutes les victimes des camps et de la sauvagerie nazis, de ces ″Justes″, de ces résistants. Il en va de la responsabilité de chacun de ne pas oublier les raisons de leur sacrifice, et de lutter, avec force, pour la préservation des valeurs de liberté et d’humanité.