Après 10 ans de gel de l’urbanisme, la Municipalité souhaite écrire une nouvelle page de l’histoire de Joeuf, faire d’une terre minière le lieu d’une démarche exemplaire et d’un projet d’aménagement d’excellence, unique sur le territoire.
La zone Europipe de 15 ha constitue aujourd’hui la seule zone blanche communale (zone sans aléa minier). C’est un espace géographiquement très favorable : ouvert visuellement sur les collines boisées et les châteaux, situé au bord de l’Orne et en entrée de ville donc totalement accessible.
Afin de répondre quantitativement et qualitativement à une demande croissante de logements, en garantissant l’accès au logement familial et en privilégiant la mixité (mixité sociale, générationnelle, fonctionnelle), la Municipalité a demandé à l’Etablissement Public Foncier de Lorraine (*) de racheter le site.
En parallèle de la démolition des usines et de la dépollution du site, la ville a réfléchi avec les habitants à l’aménagement du site. Pour cela, elle a recruté une équipe pluridisciplinaire composée d’architectes, d’urbanistes, de juristes, de paysagistes et d’ingénieurs.
(*) Un établissement public foncier (EPF) est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui négocie et mène les procédures permettant de constituer des réserves foncières en amont de la phase de réalisation de projet d’aménagement public. Il a pour compétence la maîtrise foncière, l’achat, le portage, la gestion, la remise en état des terrains (et donc sa possible dépollution), ainsi que la gestion de l’ensemble des études utiles à cette maitrise foncière.
Objectifs du projet
Au vu de ces objectifs, la Municipalité a tout naturellement choisi de transformer le quartier de l’Hermitage en un éco-quartier.
Qu’est-ce qu’un éco-quartier ?
La conception d’un éco-quartier a pour objectif de proposer des logements pour tous dans un cadre de vie de qualité, tout en limitant son empreinte écologique.
- Pour ce faire, un éco-quartier doit respecter les principes du développement durable :
- Promouvoir une gestion responsable des ressources
- S’intégrer dans la ville existante et le territoire qui l’entoure
- Participer au dynamisme économique
- Proposer des logements pour tous et de tous types participant au « vivre ensemble »
- Offrir les outils de concertation nécessaires pour une vision partagée dès la conception du quartier avec les acteurs de l’aménagement et les habitants.
Une fois ces grands principes énoncés, il est toutefois indispensable d’adapter la réalisation de l’éco-quartier aux caractéristiques de son territoire. L’éco-quartier a donc la particularité de s’appuyer sur les ressources locales, qu’elles soient paysagères, urbaines, humaines ou environnementales.
Un éco-quartier doit se poser en modèle, en précurseur. Il est à la « bonne » échelle pour réinventer la ville. Il est l’occasion de structurer les filières, d’organiser la concertation. Il n’est pas seulement un objet mais bien le produit d’une démarche.
La co-construction est en effet essentielle et intrinsèque au projet : les éco-quarties doivent être désirés. Ils doivent répondre aux attentes du plus grand nombre pour éviter l’«effet vitrine » avec seulement des constructions très avant-gardistes pouvant conduire à des rejets ultérieurs du projet. Enfin, l’éco-quartier doit être issu de compromis entre tous les acteurs concernés, dont le cas échéant, les futurs habitants, les riverains, les acteurs économiques…